1976-03-31.LE MONDE.CD.PIEDRAS
Publicado: 1976-03-31 · Medio: LE MONDE
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LA PIERRE D'ACHOPPEMENT LE MONDE. 31 MARS 1976 https://www.lemonde.fr/archives/article/1976/03/31/la-pierre-d-achoppement_2962699_1819218.html?xtmc=antonio_garc_a_trevijano&xtcr=5 Le gouvernement espagnol a réagi brutalement à la formation d'un organisme unitaire, la " coordination démocratique ", par les principaux groupes de l'opposition de gauche. Il a interdit, le lundi 29 mars, la conférence de presse au cours de laquelle la Junte démocratique et la Plate-Forme de convergence démocratique devaient publiquement annoncer leur fusion. M. Arias Navarro a une nouvelle fois cédé à la droite franquiste, et surtout aux militaires, fortement représentés dans son cabinet. Cette initiative semble maladroite. Personne dans la classe politique et dans une opinion éveillée aux problèmes de la société par une presse beaucoup plus audacieuse, n'ignorait les pourparlers menés depuis trois mois par les chefs de file d'une opposition démocratique. Non seulement les revues politiques, dont le succès est spectaculaire depuis la mort de Franco, mais la presse du Mouvement elle-même ont annoncé et commenté la naissance de ce front commun de la gauche, dont l'homogénéité reste d'ailleurs à démontrer. La descente de police de lundi, les arrestations de plusieurs porte-parole de la gauche, en particulier de MM. Marcelino Camacho, Raul Morodo et Garcia-Trevijano, attirent l'attention sur les hésitations du premier gouvernement de Juan Carlos. Elles dramatisent une situation déjà assez tendue depuis l'explosion de colère de Vitoria, le 3 mars dernier, et contribuent à alimenter les appréhensions de l'opinion face à la rapide polarisation politique. Les formations de gauche avaient prévu d'organiser, le 4 avril, à Madrid, une manifestation pour réclamer, une nouvelle fois, une amnistie authentique et la reconnaissance des libertés élémentaires. M. José-Antonio Giron, porte-parole des ultras, président de la Confédération des anciens combattants franquistes, veut mobiliser ses troupes pour faire échec, dans la rue, à la gauche regroupée. Bien que l'opposition ait avancé de vingt-quatre heures sa manifestation, des risques d'affrontements sérieux ne sont pas exclus. La tension remonte aussi à Barcelone, où aucun des problèmes ayant provoque le coup de fièvre de février n'a été réglé. L'Assemblée de Catalogne a appelé la population à manifester pacifiquement les 4, 5 et 6 avril. Le gouvernement de Madrid pourrait donc se trouver en face d'une situation qu'il a toujours redoutée : la coïncidence de plusieurs foyers de troubles. La nouvelle détention de M. Camacho va certainement, si elle est maintenue, choquer l'opinion internationale. Le leader des commissions ouvrières a déjà passé près de quinze années en prison pour avoir revendiqué l'instauration d'un syndicalisme démocratique. La tolérance relative dont il a bénéficié depuis décembre était encourageante. Son interpellation ne favorise pas la tâche déjà délicate de M. de Areilza, le ministre libéral des affaires étrangères, qui a répété à tous ses partenaires européens que la démocratie était au bout du chemin. Les libéraux du gouvernement Arias souhaitent la formation d'une puissante opposition de gauche non communiste, permettant de maintenir les amis de M. Santiago Carrillo dans le ghetto où ils sont enfermés depuis près de quarante ans. Ils ont toléré, sinon encouragé, les activités du parti socialiste ouvrier (P.S.O.E.) et frappé durement chaque fois que les communistes sortaient la tête. La formation d'une " coordination démocratique " est donc un échec pour les partisans d'une libéralisation progressive et prudente excluant a priori, le P.C.E. La place a faire à un parti communiste espagnol, autant sinon plus modéré que le P.C. français et le P.C. italien, reste une des pierres d'achoppement de la politique d'ouverture de Juan Carlos. PIEDRA DE EDIFICIO LE MONDE. 31 MARZO 1976 El gobierno español reaccionó brutalmente a la formación de un cuerpo unitario, la "coordinación democrática", por parte de los principales grupos de la oposición de izquierda. El lunes, 29 de marzo, prohibió la conferencia de prensa en la que la Junta Demócrata y la Plataforma para la Convergencia Democrática debían anunciar públicamente su fusión. El Sr. Arias Navarro, una vez más, cedió a la derecha franquista, y especialmente a los militares, fuertemente representados en su gabinete. Esta iniciativa parece torpe. Nadie en la clase política y en opinión despertó a los problemas de la sociedad por una prensa mucho más audaz, no ignoró las conversaciones llevadas a cabo durante tres meses por los líderes de una oposición democrática. No solo las revistas políticas, cuyo éxito ha sido espectacular desde la muerte de Franco, sino la propia prensa del Movimiento, han anunciado y comentado el nacimiento de este frente común de izquierda, cuya homogeneidad queda por demostrar. La redada policial del lunes, los arrestos de varios portavoces de la izquierda, especialmente de MM. Marcelino Camacho, Raúl Morodo y García-Trevijano llaman la atención sobre las dudas del primer gobierno de Juan Carlos. Dramatizan una situación ya tensa desde la explosión de la ira de Vitoria, el 3 de marzo, y contribuyen a alimentar los temores del público ante la rápida polarización política. Los grupos de izquierda habían planeado realizar una manifestación en Madrid el 4 de abril para exigir, una vez más, una auténtica amnistía y el reconocimiento de las libertades básicas. El señor José-Antonio Giron, portavoz de ultras, presidente de la Confederación de Veteranos de Franco, quiere movilizar a sus tropas para derrotar, en la calle, a la izquierda reagrupada. Aunque la oposición ha avanzado su manifestación en veinticuatro horas, no se excluyen los riesgos de confrontación grave. La tensión también se remonta a Barcelona, donde no se resolvió ninguno de los problemas que causaron la vacuna contra la fiebre de febrero. La Asamblea catalana convocó a la población a manifestarse pacíficamente los días 4, 5 y 6 de abril. Por lo tanto, el gobierno de Madrid podría enfrentarse a una situación que siempre ha temido: la coincidencia de varios alborotadores. La nueva detención del Sr. Camacho ciertamente, si se mantiene, impactará a la opinión internacional. El líder de las comisiones de trabajadores ya ha pasado casi quince años en prisión por haber afirmado el establecimiento de un sindicalismo democrático. La tolerancia relativa que ha disfrutado desde diciembre fue alentadora. Su llamamiento no favorece la ya delicada tarea del Sr. De Areilza, el Ministro liberal de Asuntos Exteriores, quien ha repetido a todos sus socios europeos que la democracia está al final del camino. Los liberales del gobierno de Arias quieren que se forme una poderosa oposición izquierdista no comunista que mantendrá a los amigos del Sr. Santiago Carrillo en el gueto donde han estado encerrados durante casi cuarenta años. Toleraron, si no se alentaron, las actividades del Partido Socialista de los Trabajadores (PSW) y golpearon con fuerza cada vez que los comunistas se decapitaban. La formación de una "coordinación democrática" es, por lo tanto, un fracaso para los partidarios de una liberalización progresiva y cautelosa que excluye a priori, el P.C.E. El lugar que debe ocupar un partido comunista español, aunque más moderado que el PC francés y el PC italiano, sigue siendo uno de los escollos de la política de apertura de Juan Carlos.